Algéroisement......vôtre
Kouba.
8ème arrondissement du Grand Alger.
- A Est de la ville d'Alger,
dans l’espace de trois lieues aux environs de la ville, la campagne est belle,
riante et variée par des coteaux et des plaines, dont la vue est très agréable.
Il y a aussi quelques Oratoires, Cellules ou Chapelles dédiées à des Marabouts,
qui sont réputés Saints et les femmes vont par dévotion les visiter le Vendredi.
Au delà, il y a une plaine bien arrosée, elle a neuf à dix lieues de longueur et quatre de largeur.
On la nomme la plaine du Mutijar, et en langue corrompue
Mottigia ou Mottigie.
C’est ainsi que M. Laugier de Tassy, commissaire de la Marine
pour
Sa Majesté très Chrétienne en Hollande, décrivait le futur grand Alger en 1720,
à cette époque Monsieur Durand de Bonnel était le Consul de la
Nation Française,
résidant pour le Roi à Alger.
Kouba Eglise Saint Vincent de Paul
Notes : - Durant mes recherches sur Kouba,
j’ai été confronté à un petit problème concernant le non de l’église de Kouba,
le guide d'Alger indique : église Saint Vincent de Paul face à la Mairie,
mais elle portait aussi un autre nom : église Sainte Philomène.
- J’ai demandé à Jacky Pedemonte,
président de l'Amicale des Anciens Koubéens, et voici sa réponse :
« Vous soulevez là un problème qui fut très longtemps
un serpent de mer.
Beaucoup appelaient l'église de Kouba, Sainte Philomène,
d'autres, Saint Vincent de Paul
et.....d'autres encore Saint Expédit.
En fait il y avait dans l'église de part et d'autre de la nef,
deux châsses en verre renfermant l'une les reliques
de Sainte Philomène, l'autre celles de Saint Expédit.
Mais je me souviens bien
de ce que le curé nous avait bien précisé un jour,
que l'église était vouée à Saint Vincent de Paul
dont une belle statue était en bonne place dans le choeur.
Voilà ! pour moi c'est Saint Vincent de Paul,
mais je n'ai aucun document le prouvant,
sauf les images de communion où l'on indiquait :
Communion solennelle
le.... en l'église Saint Vincent de Paul de Kouba. »
Afin d’éviter toute confusion,
nous garderons le nom de Saint Vincent de Paul dans les pages du village de Kouba.
Quatre semaines- après la prise d’Alger parurent les fameuses ordonnances qui altéraient la constitution,
les jours suivants le peuple détrôna la dynastie des Bourbons et le Duc d’Orléans prit la couronne.
- Le 17 Août 1830,
à 8 heures du matin, le drapeau tricolore flotta pour la première fois sur la Casbah d’Alger.
- Le 2 Septembre 1830,
un vaisseau français fit son entrée dans la rade d’Alger, c’était l’Algésiras, il avait à son bord,
le général Clauzel, le nouveau commandant en chef, qui remplaçait
le Maréchal Bourmont.
Dans les jours qui suivirent, des ouvriers parisiens émigrèrent vers l’Algérie, la police de France
favorisa même le départ de gens dont la turbulence pouvait menacer la tranquillité publique.
- Le 30 Octobre 1830,
Le général Clauzel institua la première ferme-modele de Haouth-Hassan-Pacha dans la Mitidja,
il lui alloua mille hectares, c’était la fameuse ferme modèle, qui allait causer la mort par maladie
de centaines de colons et de soldats.
- Les statistiques de 1831 ,
nous indiquent qu’il y avait 541 émigrants au 31 Décembre 1830.
Kouba Le futur Boulevard Verlaguet.
Pendant une période,- allant d’octobre 1830 à Novembre 1831, on était vraiment en sécurité que dans la ville même,
dans l’algérois, les Marabouts promettaient cent houris à eux qui mourraient les armes à la main,
devant la monté du djihad, (la guerre sainte), le 17 novembre 1830, le général Clauzel occupa Blidah,
puis il franchit le col de Tenyah de Mouzaïa et fonça sur Médéah.
- Le 20 Février 1831,
le général Clauzel est remplacé par le général Berthézene,
qui doit lui aussi aller à Médéah, pour aider Mustapha ben Omar, mais plus inquiétant encore,
à deux lieues des remparts de la ville, le 18 juillet 1831,
il doit livrer bataille à la tête d’une division
de trois mille hommes, aux troupes de
Ben-Zamoun qui avait établi son camp à Sidi-Jederzin,
marabout vénéré, situé sur la rive droite de l’Harrach.
Les troupes de Berthézene
se postèrent sur le plateau qui domine le gué, les tributs de Ben-Zamoun attaquèrent les Français,
le général disposa ses troupe en six tête de colonne, qui marchèrent sur les 20.000 Arabes.
Ben-Zamoun ne résista pas longtemps.
Vue de la Baie d'Alger prise de Kouba..
Rendons à César, ce qui appartient à César.
- C’est le général Berthézene,
qui eut l’idée d’étendre la ligne des blockaus sur
la route de Staouéli jusqu’à Ouel El-Knall,
où il espérait trouver un emplacement pour
un Village.
Son choix s’était porté sur la rive droite de la rivière, sur les terres de la ferme de Dely Ibrahim,
occupée par l’armée, en Août 1831.
Il écrit au Ministre de la guerre pour l’informer de son intention.
Mais il n’aura pas de réponse,- car il est remplacé par le général Anne-Jean Marie-René Savary, Duc de Rovigo
en novembre 1831, à cette époque l’occupation française se bornait à quelques lieues carrées
autour d’Alger, dés son arrivée, le Duc de Rovigo prit une décision qui allait changer radicalement
la situation des troupes et des colons.
- Il dissémina
la plus grande partie de la troupe sur les points principaux du Sahel et du Fahs (banlieue d’Alger),
ces postes circonscrivaient un espace d’environ six lieues carrées.
Il fut limité par une ligne de blockhaus et de camps retranchés qui partaient de la Pointe Pescade,
passait par la Bouzareah, Dely-Ibrahim, Oued-el-kerma, la ferme modèle et se terminait sur
les bord de l’Harrach.
Des routes stratégiques reliées ces divers postes avec Alger,
et dans cette espace protégé la création de villages pouvait enfin être envisager.
Le col de Tenyah de Mouzaïa.
Le Duc de Rovigo - voulait faire occuper et cultiver un grand nombre
de propriétés abandonnées ou appartenant au
domaine public par des émigrants français,
allemands ou suisses.
Mais l’administration civile,
dirigeait par le Baron Pichon désapprouva
les mesures prises par le Duc de Rovigo,
Heureusement, il fut rappeler en France
en juin 1832 et remplacé par M. Genty de Bussy.
En 1831,- des colons arrivent en Algérie,
l’administration française, à peine assise,
n’avait pu faire préparer des locaux, on fut obliger
de faire camper les familles émigrées sous des tentes, près de la porte de Bab-El-Oued sur une esplanade qui
deviendra le quartier Nelson et le jardin Marengo.
- Il n’y avait encore aucun travail à leur donner,
il fallait fournir à leur subsistance et leur procurer
des abris de toile.
- Malheureusement
pour ces familles la fin de l’année 1831 et le début de 1832 furent particulièrement pluvieuses,
il tomba vingt fois plus d’eau que de coutume et la maladie décima une grande partie de cette population.
Les survivants
furent installés dans les deux camps qui allaient devenir les deux premiers villages d’Algérie,
c’est à M. Genty de Bussy que sont dues les premières ébauches de colonisation,
la création de deux villages agricoles :
Kouba et Dely-Ibrahim.
- Lors de la création des deux villages,
on se préoccupait surtout de garanties de défense contre les attaques, c'était la raison d'être
des premiers villages puisqu'on les entourait d'enceintes bastionnés, malheureusement,
les émigrants trouvèrent un funeste refuge dans ces deux villages de tentes, car ils ne tardèrent pas
à y être décimés par les fièvres provenant des marais de la Mitidja.
Les statistiques nous indiquent :
- En décembre 1831, on comptait 2.743 émigrants, il y eu 3 mariages, 48 naissances, 124 décès.
- En décembre 1832, leur nombre s'élevait à 5.126, il y eu 14 mariages, 134 naissances, 294 décès.
Le général Anne-Jean Marie-René Savary,
Duc de Rovigo.
La visite de Kouba se poursuit ......
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