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Le Port d'Alger
Années 1842-1852
En 1852, -
Louis de Baudicour, dans son livre,
La guerre et le gouvernement en Algérie, paru en 1853, nous parle des travaux du port d'Alger.
« Les pauvres Chrétiens esclaves, qui réunissaient,
si péniblement la terre-ferme, aux îlots d'Alger, ne pouvaient guère prévoir en 1529,
qu'ils commençaient une grande œuvre, que la France viendrait un jour continuer,
et développer, sur une échelle gigantesque.
Ils ne prévoyaient pas non plus,
que les premières assises du Penon démoli, serviraient de fondation à un phare, s'élevant
de trente-cinq mètres au-dessus du niveau de la mer, et dont le feu, visible à cinq lieues marines,
guiderait les navires de toutes les nations vers ce port.
Aujourd'hui,
le port d'Alger a une étendue de 95 hectares, dont 65 sont accessibles aux navires de ligne.
Il peut recevoir 28 vaisseaux de premier rang, 25 frégates et 180 navires marchands.
Au bout de la jetée de 700 mètres, se trouve un musoir d'une superficie d'un demi-hectare,
qui doit recevoir une batterie de 30 pièces de canons pour commander l'entrée du port.
La Port en 1852

A 300 mètres de là,
un brise-lames de 1.000 mètres doit s'élever au milieu de la mer pour protéger la rade d'Alger
des vents du nord aux quels elle est exposée.
Une jetée parallèle à celle du port viendra l'abriter à l'Ouest dans une étendue de 400 hectares.
Il ne reste plus maintenant,
que la question de savoir, si l'on fera du port d'Alger, un grand port de construction et d'armement,
ou si l'on se contentera d'y placer un arsenal de ravitaillement. »
Louis de Baudicour.
L'édition des Annales portuaires de 1854,
- nous parlent des tests effectuées sur les composants des blocs de béton réalisés par M. Poirel,
et par ses successeurs, elle nous décrit en cette fin d'année 1852, l'avancement des travaux réalisées
dans le port d'Alger pour son extension.
- Cette étude, intitulée Essais et Observations, sur les mortiers employés en eau de mer à Alger,
a été réalisée en 1852, par M. Ravier, Ingénieur des ponts et chaussées.
La Port en 1855

- La conclusion,
de cette longue étude, qui c'est traduit par un rapport de plus de cent pages est la suivante :
« Toutes nos observations et tous nos tests,
sont favorables pour une parfaite conservation en eau de mer des blocs de béton réalisés
par M. Poirel et ses successeurs, les chaux hydraulique provenant des carrières du Theil,
carrière Lafarge et carrière Alignol, utilisées pour la réalisation de ces blocs, nous incitent
à penser que la jetée Nord du port d'Alger sera encore là dans quelques siècles ! »
Alger, le 15 juillet 1853.
M. Ravier
- Sont cités dans ce rapport les noms de :
- M. Noel, ingénieur en retraite
- M. de Marigny et M. Simon du laboratoire du service des mines d'Alger.
La Port en 1859

Les travaux dans le Port d’Alger
- La Jetée du Nord.
- La jetée Nord, dont l'exécution était la plus urgente, a été entreprise la première.
Elle avait :
- Décembre 1842, 220 mètres, Décembre 1843, 256 mètres, décembre 1844, 367 mètres,
Décembre 1845, 409 mètres, Décembre 1846,
502 mètres, Décembre 1847, 600 mètres,
Décembre 1848, 659 mètres.
- Au 31 décembre 1849,
la jetée du Nord avait 728 mètres ( y compris le talus de l’extrémité ).
Cette longueur de 728 mètres,
était composée de 530 mètres élevés à 2 m 50 au-dessus de l'eau et couronnés, de 112 mètres,
toujours à 2,50 au-dessus de l'eau, mais non couronnés et d'une partie sous marine de 86 mètres.
- En 1850, les derniers 58 mètres de la Jetée Nord,
ont été réalisés, et la base du futur musoir a été élevée par une profondeur de 25 mètres.
- Au 31 décembre 1851,
la jetée Nord a été entièrement achevée et le massif du musoir était juste à fleur d'eau.
- En 1852, la jetée Nord était finie, elle mesure 700 mètres de long.
Elle a été réalise pour les premiers 524 mètres, entièrement en blocs artificiels de béton,
lancés à pierres perdues, a des profondeurs variant de 11 mètres à 21 mètres 50.
- Un fort à double rang de batterie occupe le musoir.
Note : Une batterie puissante avait déjà été installée sur cette jetée en 1848.
L'arrivée d'un bateau dans le port d'Alger

- Malgré le départ de M. Poirel en 1846, ses méthodes perdurèrent,
mais à partir du 21 mai 1847, le profil des assises fut modifié pour réduire le coût de l'ouvrage.
Le massif de la jetée était alors réalisé en blocs naturels depuis le fond jusqu'à 10 mètres de profondeur.
La partie supérieure jusqu'à la flottaison, qui avait 14 mètres de large, celle hors de l'eau et le revêtement
côté mer, ont été faits en blocs artificiels suivant la méthode de M. Poirel, sur 6 m50 d'épaisseur.
Les blocs de la partie immergée sont arrimés par un massif en béton,
coulé frais et qui est appelé couronnement de la jetée, il a 8 mètres 50 de largeur.
Pour faciliter le travail, un chemin de fer a été établi,
pour transporter les blocs naturels des carrières de Bab-el-oued jusqu’à la Darse.
Les Quais en 1843

La Jetée Bab-Azoun.
- Jusqu’en 1848, la seconde jetée du port d’Alger, portait le nom de jetée du Sud, mais, en 1849,
on commença à lui donner d'autres noms : jetée d’enceinte ou jetée Bab-Azoun.
- En 1850, les premiers travaux de la jetée Bab-Azoun ont commencé.
- Au 31 décembre 1851,
la jetée s'élevait à hauteur de flottaison, sur une étendue de 40 mètres.
Elle a été construite suivant le profil mixte de blocs artificiels en béton et de blocs naturels,
les largeurs à la flottaison étant de 10 mètres et de 12 mètres, au lieu de 14 mètres.
Les travaux réalisés jusqu'à ce jour sont presque exclusivement sous-marins.
La Port en 1860
Visite de l'Empereur Napoléon III

- Les Quais.
- Les quais de la Darse et ceux à la suite ont été exécutés en 1836, 1838 et 1841.
- En 1847 et 1848,
les nouveaux quais du Port jusqu'à l'ancienne enceinte de la porte Bab-Azzoun, ont été exécutés,
à la suite des précédents sur les alignements du projet du port de 1847.
Les quais se composent d'un massif en béton,
reposant sur un fond de roc et coulé dans des caisses par des profondeurs variant de 2m50 à 7m50.
- Divers.
- En 1847 et 1848, les travaux suivants ont réalisés,
- La tête de la jetée Algefna a été construite, sur une longueur de 81 mètres et une largeur de 32 mètres,
pour l'établissement d'une batterie de défense.
- Une cale de radoub, de 70 mètres de longueur a été réalisée.
Le basin du radoub.
L' Histoire du Port d'Alger se poursuit sur la page suivante.
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