Le drame de Mers-El-Kébir
le 3 Juillet 1940.
L'Amiral Gensoul arrive à Toulon.
- L'amiral Gensoul, qui avait présidé la veille, dans le petit cimetière de Mers el Kébir,
à l'inhumation des victimes du bombardement naval, ne put pas assister à celle des attaques à la torpille.
Les victimes du Dunkerque, de l'Esterel et du Terre-Neuve seraient inhumés sans lui,
car il venait d'être convoqué à Toulon par l'Amiral de la Flotte et son départ par avion,
pour la France était prévu pour 14 heures avec une escorte de chasseurs.
- A son arrivée à Toulon, il arbora sa marque sur le Strasbourg qu'il trouva mouillé dans la rade,
dans une position encore plus exposée que le Dunkerque à une attaque d'avions torpilleurs.
Son premier soin fut de le faire amarrer au poste le plus éloigné des appontements de Milhaud,
sous la protection d'un cargo et d'un rideau de filets pare torpilles.
Funérailles des victimes au cimetière de Mers el Kébir.
L'Amiral Gensoul leurs adressant un dernier adieu
- Le lendemain, l'Amiral de la Flotte arrivait à son tour à Toulon.
La rencontre fut sans chaleur...
J'ai eu l'impression, dira Gensoul plus tard,
que l'amiral Darlan m’en voulait de quelque chose,
bien qu'il n'ait formulé aucun reproche.
- Sans doute,
Darlan lui en voulait-il de ne pas avoir réussi à sauver sa flotte à laquelle il tenait plus qu'à sa vie.
- Quelques jours après, l’Amiral Gensoul fut remplacé à la tête de l'escadre reconstituée,
par l'amiral Jean de Laborde, puis désigné pour un poste obscur à Vichy.
Ossuaire du cimetière marin de Mers El-Kebir.
Des années plus tard,
- à la suite de l'examen attentif des télégrammes échangés et des ordres donnés.
- Le 3° Bureau de l'état major général de la Marine fit observer que dans le message
de l'Amiral Gensoul à l'Amirauté française, le paragraphe 3 des propositions anglaises
offrant la possibilité d'un départ pour la Martinique n'avait pas été mentionné.
- On a longtemps épilogué par la suite sur cet oubli.
- L'amiral Gensoul s'en est expliqué en disant :
Qu'il considérait comme inadmissible d'obéir à un ordre anglais, quel qu'il fût,
sous la menace des canons de la Force H et que la destination finale était, de ce fait,
sans grande importance.
- Il aurait pu ajouter que :
L'opération qui consistait à faire traverser l'Atlantique en pleine guerre à une escadre
avec équipages réduits et sous contrôle britannique
demandait un minimum de préparation
et que comme cette préparation ne pouvait être faite qu'à Gibraltar.
C'est à dire dans un port britannique.
L’acceptation du départ pour la Martinique aurait été équivalente, aux yeux des Allemands,
à une reddition pure et simple.
Le pont du cuirrassé Le Dunkerque
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